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Ignacio Piatti motivé par sa deuxième opportunité de soulever la coupe

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MONTRÉAL – Il jouait pour l’équipe du pape. Il est sur le point de trouver la rédemption.
Au cours de son séjour à San Lorenzo – l’équipe du pape Francis –, Ignacio Piatti a été crucial dans l’accession à la finale de la Copa Libertadores, l’an dernier. En première manche, le 6 août, San Lorenzo a fait match nul 1-1 contre Nacional, au Paraguay.
Or, la période des transferts internationaux se terminait à minuit, ce soir-là, et Piatti avait signé à l’Impact de Montréal. Il n’a pu jouer la deuxième manche, gagnée à domicile par San Lorenzo, nouveaux champions. Piatti a fini par recevoir sa réplique de la Libertadores, mais il manquait quand même quelque chose.
Ce mercredi, rien n’empêchera Piatti de jouer le deuxième match de la finale de la Ligue des champions de la CONCACAF Scotiabank.
« Quand je suis venu ici, c’était dur pour moi de ne pas jouer le deuxième match de la finale pour San Lorenzo, a reconnu Piatti, lundi. Mais je savais aussi que le club ici était en Ligue des champions. C’était un rêve, c’était important de se rendre en finale et de soulever le trophée. Après la phase de groupes, les émotions sont fortes, et nous sommes prêts pour ce dernier match. »
Des rumeurs ont aussi renvoyé Piatti à San Lorenzo en prêt pour la Coupe du monde des clubs, mais ne se sont pas concrétisées. Voilà une possible double rédemption, alors.
Mais d’abord, Club América attend l’Impact ce mercredi dans le deuxième match de la finale au Stade olympique. Et si quelqu’un peut leur faire mal, c’est bien Piatti.
C’est lui qui a marqué le but de l’Impact à l’Azteca pour faire match nul 1-1 dans le premier match, et il aurait pu en marquer un deuxième si son audacieux lob avait été cadré.
Ce but à l’extérieur signifie que l’Impact commence le match dans la peau du champion.
« Cela donnera beaucoup de confiance à l’équipe puisque nous sommes dans un stade où il est très difficile de jouer et que Club América est une très bonne équipe, a expliqué l’entraîneur-chef Frank Klopas après le premier match. Nacho a été formidable. Je n’aime pas parler d’un joueur en particulier, mais il s’agit ici d’un joueur spécial, et c’est ce qu’on a vu ce soir. Il peut changer un match. Plus nous lui donnons le ballon à de bons endroits sur le terrain, mieux c’est pour notre équipe. »
Et à voir la façon dont Piatti a joué en Ligue des champions pour Montréal, tout semble à sa portée.

Il a marqué contre Alajuelense en demi-finale et contre América. À Pachuca, en quarts, aligné en milieu offensif, il a pu conserver le ballon, attirer des défenseurs et donner au bloc le temps de prendre son souffle. Il a fait la même chose à Alajuelense, mais en no 9.


Lorsque Piatti est en santé, ses coéquipiers savent qu’ils ont un Joueur désigné au sommet de son art.
« Si le club a réalisé ce gros investissement pour l’emmener ici, c’est parce qu’il le mérite, a tranché Bakary Soumaré après le premier match. Il est incroyable. Il est aussi bon que quiconque dans cette ligue. Nous nous fions à lui sur le plan offensif, car c’est difficile de venir ici. Il attire beaucoup l’attention, subit beaucoup de fautes et marque. Il est tout simplement formidable. J’adore avoir des gars comme lui dans mon équipe. Nous en profitons bien. »
Piatti aurait pourtant pu atterrir ailleurs, l’été dernier. Au cours des négociations, le club savait que plusieurs offres étaient sur la table de Piatti, a souligné Nick De Santis, vice-président de l’Impact, en entrevue à MLSsoccer.com. Club América étaient sur le cas Piatti. Cruz Azul aussi. Même certains clubs en Europe.
Selon De Santis, se rendre en Argentine pour discuter face à face avec Piatti a été la clé.
« C’est ce qu’il y a de mieux dans tout ça : au bout du compte, il a choisi l’Impact de Montréal, a indiqué De Santis. En tant que club, nous devons être fiers de ça. … C’est gratifiant. Nous savons qu’il est extrêmement heureux à Montréal. »
Permettre à Piatti de rester à San Lorenzo jusqu’à la toute fin (presque) de l’épopée en Libertadores n’a pas nui non plus.
« Au Mexique, ils regardent toujours vers les joueurs argentins, a soutenu Piatti. Maintenant, c’est un match décisif, une finale, et je suis très heureux ici à Montréal. Je ne pense qu’à la finale. »
Club América aussi – avec beaucoup de confiance.
Après le premier match, le gardien Moisés Muñoz a avancé qu’América aurait dû marquer « cinq ou six buts », un chiffre qu’ils semblent avoir en tête en vue de mercredi.
Essayez-vous, a lancé Piatti.
« J’étais un peu surpris de ce qu’ils ont dit, a indiqué Piatti. Nous sommes une grande équipe. Ils ont dit qu’ils gagneraient par quatre ou cinq buts. Nous les attendons. Voyons voir.
« À Pachuca, nous menions 2-0 et avons fini par faire match nul 2-2, a poursuivi Piatti. Je crois que nous avons montré que nous étions une grande équipe. Ce ne serait pas une surprise [si nous gagnions le tournoi]. La MLS est en pleine croissance. Nous sommes très forts. Ce sera un beau match. »
Et imaginons les émotions si Piatti devait marquer encore.
À l’Azteca, en guise de célébration, il a soulevé son maillot pour révéler les mots « Abuelo te amo » (« Je t’aime, grand-père »). Le mois dernier, sachant son grand-père très malade, Piatti est retourné en Argentine pour lui dire adieu. Il a appris son décès à son retour à Montréal.
Le rapport de match dit que Dominic Oduro a donné la passe décisive à Piatti sur son but. Mais grand-papa Pedro en méritait probablement une, lui aussi.
« Chaque fois que je suis sur le terrain, il est avec moi. Il m’a appris tant de choses. Il me manque, mais il est toujours avec moi. »
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