Nouvelles de L'Académie

Retour sur l'Impact U13 au Tournoi Sans Frontières en France

Drapeau France

Du 14 au 17 avril, les joueurs de l’Impact de Montréal nés en 2003 (U13) participaient au tournoi de Sens, en France. 24 équipes étaient inscrites, dont 13 clubs de Ligue 1 et 8 venant de l’étranger. Montréal a terminé 11e sur 24, atteignant son objectif de terminer dans la première moitié du classement.


Les jeunes qui ont effectué le voyage sont au club depuis un à trois ans. Ils n’en étaient pas à leur première expérience internationale. « Cette génération 2003 a déjà participé à deux Ligues des champions de la CONCACAF, à un tournoi U13 à Bobigny l’an dernier, et au tournoi international qu’on organise à Montréal, explique Philippe Eullaffroy, directeur de l’Académie de l’Impact de Montréal. Depuis deux ans, nos U13-U14 doivent disputer entre 5 et 6 compétitions internationales avant d’intégrer l’USSDA (à 15 ans) – l’aspect compétitif ne se retrouve que dans ces tournois, car en dehors de cela ils jouent uniquement des matches amicaux. Pour les plus vieux, c’est difficile de disputer des tournois internationaux pour une question de calendrier. »


Même s’ils avaient déjà affronté des adversaires étrangers, les jeunes Montréalais ont eu besoin de temps pour s’ajuster au calibre du tournoi de Sens. « Pour la première fois, ils se sentaient encerclés par du très haut niveau en regardant les noms des participants. Sans minimiser les autres tournois, Marseille ou la Juventus, ça leur parle plus que leurs adversaires précédents. Eux, ils regardent le nom du club en premier, ce qui engendre beaucoup de stress à gérer au départ, d’autant qu’ils ont rarement été confrontés à une telle densité de clubs de renom et de joueurs de cette qualité. »


En plus du niveau des adversaires, c’est l’ensemble de l’expérience qui, selon Eullaffroy, est une étape indispensable pour les jeunes de l’Impact : « Tu vas jouer contre Bordeaux, tu t’imagines le club de Ligue 1. Mais ça reste des jeunes de 13 ans qui jouent pour Bordeaux. Dès qu’ils se rendent compte qu’ils ne sont pas plus mauvais, nos joueurs deviennent capables de s’exprimer. Ça, c’est génial : si on ne participe pas à ces tournois-là, il n’y a pas ce changement d’état d’esprit. Il faut qu’ils vivent cette expérience pour passer un palier. Les entraîneurs leur disent la même chose qu’au Québec, mais ç’a une autre résonance dans ce contexte. Et ils peuvent se comparer, à Rennes qui a gagné le tournoi, à la Juventus qui, comme nous, a joué contre Marseille, et se dire qu’ils ne sont pas déclassés. Rien ne remplace ce vécu-là. »


Les formateurs montréalais ont déjà pu constater des différences au cours de la compétition. « Dans le jeu, après trois ou quatre matches, ils se sont dit qu’ils étaient capables de s’exprimer et d’obtenir de bons résultats, poursuit Eullaffroy. Le tournant a été notre match nul contre Monaco, qui les a débloqués mentalement. La meilleure preuve a été notre match contre Toulouse, notre dernier et notre meilleur du tournoi, malgré la fatigue. On les sentait décomplexés du début à la fin. »


Seul petit bémol, le fait de n’avoir joué que contre des équipes françaises. Ce qui n’a pas empêché de profiter de l’aspect international du tournoi. « On perd aux tirs au but contre Marseille : si on gagne, on affronte la Juventus. Ça ne se joue à pas grand-chose, et on n’a pas de contrôle sur les aléas du calendrier. Il y a un tout petit regret de n’avoir affronté que des clubs français, mais les autres, on les a aussi côtoyés tous les jours. On était logé avec le FC Tokyo, les jeunes ont pu voir jouer tout le monde – la Juventus mais aussi Genk qui avait une belle équipe. »


La participation à des tournois internationaux est aussi un baromètre utile tant aux joueurs qu’aux entraîneurs. « Ça confirme qu’on peut être considéré comme un club formateur, se réjouit le responsable de la formation du club québécois. On n’a pas à rougir de la comparaison avec de très bons clubs européens. Mais on n’est pas encore en mesure de gagner ces tournois, on se rend donc aussi compte du travail qu’on a à accomplir et de notre marge de progression. »


Pour voir les fruits de cette politique, qui n’en est qu’à sa deuxième année, il faudra encore patienter un petit peu. « Nos U15 vont entrer en USSDA l’année prochaine (US Soccer a réajusté les noms des catégories d’âge par rapport aux années de naissance pour se mettre en harmonie avec le reste du monde), explique Eullaffroy. Ce sera la première génération à avoir vécu ces expériences internationales. C’est là qu’on pourra véritablement se rendre compte de leur impact. »