Joueurs de l’ombre

Les joueurs de l’ombre – Tout équipé

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Impact Média tient à vous procurer le plus d’informations possible sur votre club. Les joueurs sur le terrain revêtent une importance cruciale. Mais le club, c’est aussi tout un groupe de femmes et d’hommes passionnés qui couvrent tous les aspects de l’organisation. Nous vous présentons ici quelques-uns de ces « joueurs de l’ombre ».

« Nous éteignons beaucoup de feux. »


L’expression d’Eduardo « Lalo » Ceza décrit bien son travail et celui de ses collègues.


Lalo est l’adjoint d’Aldo Ricciuti, gérant de l’équipement de la première équipe. Avec le coordonnateur du département, Remy Eyckerman, ils se chargent de tous les besoins en équipement, et bien plus encore. Ils répondent aux demandes spéciales – et apprennent à les voir venir –, préparent le terrain pour l’entraînement, font les bagages.


Voici, en leurs propres mots, ce que font Remy, Aldo et Lalo de l’équipement du Bleu-blanc-noir.


*


Remy : J’étais auparavant entraîneur au centre national d’entraînement. Je me suis occupé des gardiens pendant deux ou trois ans. J’allais me joindre à l’équipe nationale U15 avec deux chapeaux : gérant de l’équipement et entraîneur des gardiens. Mais on m’a appelé un dimanche matin de 2011 à 7h11 – je me souviens de cet appel comme si c’était hier; ma femme se demandait bien qui pouvait téléphoner à cette heure-là – pour m’offrir du travail. On m’a emmené à un entraînement. C’était la présaison. On m’a présenté à Aldo, et tout est parti de là. Nous nous sommes bien entendus tout de suite – et on connaît la suite.


Aldo : L’adaptation a été facile. J’avais commencé en 2008. Je suis un ami de longue date de Mauro Biello et de Nick De Santis. Je les aidais pour leurs camps de soccer. Un jour, je discutais avec Mauro, et il m’a dit qu’un des gérants de l’équipement ne serait pas de retour avec l’équipe l’année suivante. Nous avons parlé à Nick le lendemain. On m’a engagé, et tout se passe bien depuis. Lalo, pour sa part, est avec nous depuis trois ans. Je dirais bien qu’il est mon bras droit, mais il est à la fois mon droit et mon gauche…


Lalo : Sauf que j’ai probablement deux mains gauches… J’ai d’abord travaillé aux Écoles de soccer pendant près d’un an. On m’a demandé si je voulais le poste d’adjoint, et je m’y suis essayé.


Remy : Il m’a apporté son CV. J’ai regardé son CV… [Il ricane.]


Aldo et Lalo passent la plupart de leurs journées au Centre Nutrilait, où la grande majorité des séances d’entraînement de la première équipe a lieu. Dans le cadre de leur travail, ils doivent comprendre tout ce qui se passe sur le terrain afin que la séance se déroule sans anicroche.

Lalo : Nous préparons tout afin que tout soit prêt lorsque l’équipe arrive au Centre Nutrilait le matin. Nous participons à la préparation du terrain pour les entraîneurs. Parfois, nous les épaulons pour certains exercices en lançant des ballons ou en les récupérant. Après l’entraînement, nous déplaçons tout sur les lignes de côté en attendant que les vêtements soient prêts pour le lavage. Une fois qu’ils sont lavés, nous préparons le vestiaire de nouveau. Et entre-temps, nous devons nous occuper de toutes sortes de petites choses. Les gars ont besoin de bas, de souliers; toutes sortes de petites demandes chaque jour.


Aldo : Nous nous occupons du plus gros de notre préparation après l’entraînement – le lavage et ce que ça suppose. Lorsque nous entrons au travail le matin, nous n’avons que de petits ajustements à apporter. Lalo va préparer tout ce dont les entraîneurs ont besoin sur le terrain – ballons, cônes, dossards, poteaux – pendant que je reste à l’intérieur pour vérifier si les joueurs ont besoin de quelque chose, comme d’un bas qu’ils auraient perdu. Au cours de la séance, nous sommes tous les deux sur le terrain. Je rentre un peu plus tôt que Lalo après l’entraînement, pendant que lui procède au ramassage du terrain. Ensuite, lavage et préparation. Nous arrivons à 8h et partons vers 16h.


Remy : À titre de coordonnateur, je dois surveiller la situation dans son ensemble et veiller aux besoins de chaque équipe – la première équipe, l’équipe USL, l’Académie, la Pré-Académie, tout le monde. Je dois appuyer Aldo et Lalo dans leurs tâches quotidiennes. S’il nous manque de quelque chose, je dois en retrouver. Si nous commençons à manquer de boissons énergisantes au Centre, Lalo et Aldo m’en font part et je m’en occupe. Je travaille avec le département d’Image de marque et produits dérivés sur différentes choses; j’apporte ma contribution aux maillots et à certains aspects de nos designs. Notre travail ne se limite pas aux maillots et aux crampons. Je dois m’assurer que l’équipement correspond aux normes de la ligue, que l’impression est juste, que les noms sont bien écrits – ça paraît simple, mais la Twittosphère te le fait remarquer si tu te trompes –, que tous les numéros y soient fixés. Je suis en communication constante avec Aldo quand il est sur la route… [Le téléphone de Remy sonne.] Et puis je m’occupe des petites demandes du bureau.


Lorsqu’Aldo n’est pas au Centre Nutrilait ou chez lui, il y a fort à parier qu’il est sur la route avec l’équipe. Aldo participe à tous les voyages de l’Impact – ce qui ne signifie pas que Remy et Lalo font tout bonnement la chasse aux Pokémon pendant ce temps.

Aldo : Habituellement, 26 personnes font le voyage. Lalo reste avec les joueurs qui sont demeurés à Montréal et il s’occupe de l’équipement s’ils s’entraînent ici. Remy se charge des bagages au Stade Saputo, où la presque-totalité de notre équipement de match est entreposée. Nous sommes, semble-t-il, l’une des équipes qui transportent le plus d’équipement… tout est dans les détails.


Remy : Tant de livres, fois au moins 12 sacs, plus quatre caisses… [Remy lance l’application Calculatrice.]


Aldo : Je m’occupe d’aller chercher ce qu’il faut apporter du Centre Nutrilait, comme les souliers et les affaires des thérapeutes et des entraîneurs. Nous remplissons le minibus Impact, et nous nous rendons à l’aéroport. Parfois, lorsque nous arrivons à destination, nous laissons notre matériel au stade en ne gardant que ce dont nous avons besoin pour l’hôtel. Sinon, nous le déposons dans ma chambre à l’hôtel, et nous le transportons au stade le jour du match. Il arrive aussi que je doive préparer un entraînement sur la route, le plus souvent dans l’ouest. Et s’il faut laver de l’équipement, j’utilise les installations de l’équipe hôte si elle me laisse faire – sinon, je vais m’asseoir dans une buanderie pendant deux heures. C’est la vie. Mais c’est toujours mieux quand l’autre équipe nous aide…


Remy : Puis il y a le retour à la maison. Il arrive quand l’équipe rentre assez tard, vers minuit trente. Nous nous rendons au stade et au Centre Nutrilait pour tout ranger et nous préparer en vue de la prochaine séance d’entraînement, qui peut avoir lieu le lendemain après-midi si l’horaire des matchs l’exige. Nous n’allons au lit qu’au petit matin.


Si tous les joueurs étaient pareils, vous verriez 22 paires de souliers identiques sur le terrain. La réalité est tout autre. Chaque joueur professionnel est différent, et Aldo, Remy et Lalo doivent connaître les préférences de chacun, de la plus générale à la plus pointilleuse.

Aldo : J’ai une idée des besoins de chacun, et je dois me préparer en conséquence pour chaque match et chaque entraînement. Certains aiment qu’on nettoie leurs souliers avant le match. Il faut se familiariser avec de nombreuses préférences personnelles.


Remy : Après un entraînement, une semaine d’entraînement ou un match, nous avons déjà compris les besoins particuliers d’un joueur. Nous partageons l’information entre nous et faisons de notre mieux pour que le joueur soit serein et sache qu’on tient compte de toutes ses préférences. Certains joueurs veulent recevoir leur serviette d’une certaine façon, leurs protège-tibias d’une certaine façon… Chacun a sa petite particularité, sa petite routine. Nous nous efforçons de les accommoder de façon à ce qu’ils ne se concentrent que sur leur rendement. Une grosse partie de notre travail repose aussi sur la communication constante avec les fournisseurs, lorsqu’il faut changer tel ou tel détail pour améliorer l’équipement. Quels tissus conviennent le mieux? Comment le nylon se compare-t-il au polyester? Pour certains joueurs, un type de polyester peut mieux convenir qu’un autre type, et il faut le dire aux fournisseurs. Ça va même jusqu’aux sortes de chaussettes. Un joueur qui ne se sent à l’aise de courir que s’il porte des chaussettes de sport peut enfiler la jambe découpée de ses bas de soccer par-dessus ses chaussettes de sport, ce qui respecte les règles – et il faut faire part de cette préférence aux fournisseurs pour qu’ils ajustent leurs produits.


Aldo : Lorsqu’un joueur arrive, nous allons aussi discuter avec lui pour connaître ses besoins. Après un entraînement ou deux, tout est réglé.


Remy : Si nous apprenons qu’un échange vient d’être conclu, nous essayons de communiquer avec le gérant de l’équipement de l’autre équipe pour le questionner sur les préférences du joueur, sur ses besoins, sur sa taille, sur ses demandes particulières. Lorsque le joueur arrive ici et qu’il voit que nous avons prévu le coup, il sait qu’on prendra soin de lui. Dans notre ligue, les responsables de l’équipement comprennent la nature du travail et coopèrent les uns avec les autres.


Aldo : Nous sommes assez proches. Nous serons 22 l’an prochain [lorsqu’Atlanta et le Minnesota se joindront à la MLS]. Nous nous réunissons une fois par an, nous apprenons à nous connaître, nous nous lions d’amitié. Ce sont de bonnes personnes… même les deux à côté de moi. [Il rigole.]