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La polyvalence de Cabrera

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Victor Cabrera ne sait pas s’il jouera ce samedi lors de la première visite du New York City FC au Stade Saputo. Mais si c’est le cas, ce sera probablement à sa position habituelle – celle d’arrière central.
Cette précision pourrait surprendre les adeptes de soccer qui ne connaissent de Cabrera que ce qu’ils ont vu sur le terrain cette saison. Des 745 minutes qu’il a jouées en MLS et en Ligue des champions de la CONCACAF, 565 l’ont été au poste d’arrière droit, un poste où l’Impact est durement touché par les blessures cette saison. C’est aussi un poste auquel Cabrera n’avait jamais disputé de match de compétition
« Ça me plairait de continuer à apprendre la position d’arrière droit tout en continuant de jouer dans l’axe, a souligné Cabrera en entrevue à MLSsoccer.com, jeudi. En ce moment, je ne suis pas assez en forme pour jouer arrière droit [parce que je reviens de blessure]. Il faut être très bien, sur le plan physiquement. Mais pour quelqu’un qui jouait à ce poste pour la première fois, ce n’était pas mal. »
Blessé à la cheville dans la défaite de 3-0 de l’Impact à Houston le 11 avril, Cabrera a obtenu un deuxième départ depuis sa remise en forme samedi dernier, dans le verdict nul de 2-2 à Philadelphie, mais à son poste de prédilection. S’il reconnaît avoir peiné à bien se positionner dans les cinq premières minutes, il se dit satisfait de son rendement malgré tout.
Ses entraîneurs le sont aussi, d’autant plus que la pluie battante a compliqué la tâche de quiconque voulait défendre. Le personnel d’entraîneurs n’écarte pas la possibilité de réaligner Cabrera en arrière droit. Mais l’entraîneur-adjoint Mauro Biello rappelle que Cabrera a d’abord été « remarqué comme arrière central ».
« Il nous donne des options, a indiqué Biello. Nous tentons encore de trouver la bonne formule. Je crois qu’il a bien fait comme arrière droit, et c’est un véritable arrière central. Nous aimons son profil, son marquage à un contre un, ce qu’il apporte au jeu, son calme avec le ballon. Il nous apporte beaucoup de bonnes qualités, et nous sommes heureux de l’avoir. »

Comme tant de joueurs avant lui, Cabrera a joué en no 9 lorsqu’il était enfant, au milieu des années 1990. Lorsque Cabrera avait 14 ans, son entraîneur l’a déplacé au milieu de terrain. Puis, à son arrivée chez les géants de River Plate, Cabrera a glissé dans l’axe de la défense, où il a passé la majeure partie de son séjour à River.


« Les entraîneurs cherchent toujours la meilleure position pour un joueur, avance Cabrera. S’ils voient un joueur bien faire au milieu, ils pourraient l’essayer ailleurs. Beaucoup d’autres joueurs ont pris ce chemin. [Alessandro] Nesta l’a fait. [Martin] Demichelis, le défenseur argentin, l’a fait. [Javier] Mascherano était milieu de terrain, et à Barcelone, il joue en no 2 [arrière central, pour les Argentins]. C’est bien d’apprendre de nouvelles positions. »


Comme Cabrera s’est réinventé à River Plate, Wandrille Lefèvre a réussi son passage de milieu défensif à arrière central lorsqu’il est passé chez la première équipe de l’Impact. Appelé à commenter la transition de Cabrera – différente de la sienne, soit –, Lefèvre a d’abord salué les qualités « bien au-dessus de la moyenne » : propre avec le ballon, apte à poser des deux pieds de longues diagonales devant un partenaire, intelligent.
La transition vers une nouvelle position à ce stade d’une carrière, a expliqué Lefèvre, est exigeante en raison du temps qu’on donne pour la réaliser.
« Il y a un moment donné où, tactiquement, tu dois franchir un cap, et plus vite que ce qu’on aurait demandé à quelqu’un qui change à 13 ou 14 ans de position, a indiqué Lefèvre. Là, tu es au niveau professionnel. Il n’y a, entre guillemets, plus de place à la formation. On va s’attendre à ce que la formation aille très, très vite dans la transition. »