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MLS 101 - L'histoire de la MLS : À la recherche de la bonne voie - Partie 1

INTRODUCTION




Un championnat des États-Unis de soccer, ça n’a rien de nouveau. Nos voisins du Sud en ont eu un à partir de 1921. Il a même été professionnel durant plusieurs années (avec des joueurs québécois !) et attirait plus de public que la NFL. Appelé ASL, il s’est considérablement affaibli au cours des années 1960, lors de la naissance de la NASL, où ont joué l’Olympique et le Manic de Montréal. Pour diverses raisons, ASL et NASL mettent la clef sous la porte respectivement en 1983 et 1984. Peu après, les États-Unis se portent candidats à l’organisation de la Coupe du monde 1994, promettant de lancer un nouveau championnat national professionnel. En juillet 1988, ils sont préférés au Maroc et au Brésil pour accueillir le Mondial – et la Major League Soccer voit ainsi le jour.








UNE RÉUSSITE INITIALE QUI NE SE CONFIRME PAS IMMÉDIATEMENT




Le premier match de l’histoire de la MLS oppose San Jose à DC United le 6 avril 1996. Le championnat compte 10 équipes lors de sa saison inaugurale, qui répond aux attentes. Mais après une saison, les foules stagnent et plusieurs équipes engrangent des déficits.








Sur le terrain, une équipe domine : DC United. La formation de Washington, entraînée par Bruce Arena puis Thomas Rongen, remporte la MLS Cup en 1996, 1997 et 1999, et décroche la Coupe des champions (ancêtre de la Ligue des champions) en 1998. Ses vedettes se nomment Jeff Agoos, Raul Diaz Arce, Marco Etcheverry, John Harkes, Roy Lassiter, Jaime Moreno et Eddie Pope. Les autres clubs ont également leurs stars, comme Carlos Valderrama (Tampa Bay), Roberto Donadoni (MetroStars), Brad Friedel et Thomas Dooley (Columbus), Lubos Kubik (Chicago) ou encore Cobi Jones (Los Angeles).
















Outre plusieurs règlements inhabituels qui repoussent le public de soccer sans attirer les novices, un problème majeur vient des infrastructures : les clubs n’ont pas leur propre stade et jouent dans des enceintes qui, même avec des foules plus qu’acceptables, semblent vides. La MLS, qui embauche Don Garber comme commissaire en 1999, lance un nouveau message : pour augmenter vos revenus, bâtissez-vous un stade conçu pour le soccer. Columbus passe à l’action et inaugure le Crew Stadium en 1999.








« Nous ne manquons pas de gens qui aiment le soccer, expliquait Garber quelques mois après son entrée en fonction. Le défi est de les amener devant la télévision et dans les stades. La ligue n’a pas su conserver l’intérêt qu’elle suscitait à ses débuts en 1996 et il faut le regagner. Nous jouons aussi dans la maison de quelqu’un d’autre. Nous devons construire nos propres domiciles et suivre l’exemple de Columbus. Pour l’instant, notre marché principal est notre plus petit marché. »








Après Walter Zenga et Thomas Ravelli, d’autres vedettes internationales près de la retraite, à l’image de Lothar Matthäus, Hristo Stoichkov ou Anders Limpar, viennent grossir les rangs de la ligue, mais l’imposition d’un plafond salarial très limité contribue au déficit d’image, tout comme le petit nombre d’équipes, appartenant en outre presque toutes aux mêmes personnes. Il faut aussi sacrifier deux d’entre elles, Miami et Tampa Bay.
















LA MISE EN PLACE DE CONDITIONS GAGNANTES




Dans le même temps, les dirigeants réussissent quelques gros coups. Notamment celui de vendre en 2002 les droits de retransmission télévisée de la Coupe du monde en obligeant les grandes chaînes à diffuser également des rencontres de MLS. Le parcours des États-Unis au Mondial asiatique, où ils atteignent les quarts de finale, relance l’intérêt du public américain pour sa compétition domestique de soccer. Il y a aussi la signature en 2004 d’un énorme contrat avec l’équipementier Adidas. Los Angeles devient entretemps la deuxième ville à se doter d’un stade dédié uniquement à son équipe de soccer.








Le changement de règlements pour s’approcher des standards internationaux est bénéfique à la ligue, qui déplore néanmoins des pertes considérables (350 millions de dollars américains). Toutefois, en regardant les chiffres de près, une constatation ressort : les clubs qui ont leur propre stade sont les seuls à ne pas être dans le rouge. Ayant la preuve concrète de l’efficacité de cette politique, d’autres vont rapidement se mettre à l’érection de leur enceinte.
















« Il est évident que la Major League Soccer n’en serait pas où elle est aujourd’hui sans le développement de ces stades, a déclaré Don Garber aux nombreux médias qui ont évoqué le sujet avec lui. C’est l’un des trois développements les plus importants de l’histoire de la MLS. Ils sont toujours un besoin, une priorité et une nécessité pour réussir. Un de nos objectifs à long terme est que toutes les équipes aient leur propre stade. »








Sur le terrain, il est difficile de trouver des repères, puisque entre 1999 et 2005, sept équipes différentes terminent en tête du classement à l’issue de la saison régulière. En 2000, Los Angeles offre sa deuxième (et dernière à ce jour) Coupe des champions aux États-Unis, disposant en finale d’Olimpia, adversaire de l’Impact lors de la Ligue des champions 2008-2009. Les vedettes de la MLS sont alors pour la plupart des Américains : quelques vétérans (Tony Meola, Alexi Lalas), mais surtout des jeunes prêts à former l’ossature de l’équipe nationale (Tim Howard, Pablo Mastroeni, Carlos Bocanegra, Landon Donovan, Clint Mathis, Clint Dempsey, DaMarcus Beasley).








Ce potentiel sur le terrain se confirme par d’autres progrès à l’extérieur : mise sur pied d’équipes réserves et d’un championnat qui leur est destiné, politique de dénomination des clubs plus conforme à la tradition du soccer (Dallas abandonne par exemple Burn pour devenir FC Dallas), arrivées de nouvelles équipes (notamment Chivas USA, qui permet d’avoir un derby à Los Angeles) et diversification des propriétaires.








Pour ses 10 ans, en 2006, la Major League Soccer compte 12 formations et les efforts fournis lui permettent de tendre dans la bonne direction. Les intentions sont à la fois bonnes et empreintes de bon sens. Un potentiel de croissance très importante est en gestation : reste à l’exploiter par des décisions judicieuses. Elles arriveront très rapidement et provoqueront des évolutions considérables.








La seconde partie de l’histoire de la Major League Soccer sur impactmontreal.com dans quelques jours.








Matthias Van Halst, Impact Média