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Monterrey offre une nouvelle Ligue des champions au Mexique

Favoris de la compétition depuis le coup d’envoi de celle-ci l’été dernier, ceux que l’on surnomme les Rayados (rayés) se sont imposés grâce à un but de leur vedette chilienne Humberto Suazo inscrit en toute fin de première mi-temps. Mais jamais ils n’ont été à l’abri d’un retour des Américains qui ont pressé tant et plus après la pause.








Si sur l’ensemble des deux rencontres, le succès des Mexicains est mérité, Salt Lake a eu le mérite de les pousser dans leurs derniers retranchements. Acculée devant son but par moments lors du match aller, l’équipe lauréate de la MLS Cup 2009 y a fait preuve d’un incroyable réalisme qui lui a permis de réaliser un excellent résultat (2-2). Elle a même semé la panique par moments dans la défense mexicaine lors des coups de pied arrêtés, et plus particulièrement lors des corners.








L’optimisme pouvait être de rigueur avant le match retour, puisque les pensionnaires du stade Rio Tinto ne s’y étaient plus inclinés depuis 37 rencontres officielles, toutes compétitions confondues ! Leur dernière défaite à domicile remontait au 16 mai 2009 contre Kansas City.








Malgré un départ en force, ils ont raté trop d’occasions. Fabian Espindola a été particulièrement maladroit devant le but adverse. Après avoir laissé passer l’orage, Monterrey a montré son talent en fin de première mi-temps : Suazo, qui avait déjà failli ouvrir la marque, a trouvé le chemin des filets suite à une belle combinaison entamée par Santana.
















Dans la dernière demi-heure, Salt Lake a poussé tant et plus, obligeant à plusieurs reprises la défense mexicaine à parer au plus pressé. Une fois de plus, chaque corner y causait de grandes inquiétudes. À plusieurs reprises, Saborio, Morales et leurs équipiers furent à un orteil ou à un cheveu de l’égalisation, qui leur aurait offert la Ligue des champions en vertu de la règle des buts inscrits à l’extérieur. Les ballons se multipliaient dans le rectangle visiteur mais il y avait toujours une tête ou un pied mexicain pour écarter le danger. La fin de rencontre était haletante. Au bord de l’erreur fatale à plusieurs reprises, les joueurs de Monterrey ont toujours eu le réflexe salvateur et ont tenu bon jusqu’au bout.








Cette victoire offre à Monterrey un ticket pour la Coupe du monde des clubs qui aura lieu en décembre prochain au Japon. Il y affrontera les vainqueurs de la Ligue des champions dans chacune des autres zones continentales de la planète (Europe, Afrique, Amérique du Sud, Asie et Océanie) ainsi qu’un club représentant le pays hôte.
















L’effectif du club mexicain est très impressionnant. Outre Suazo, l’international mexicain Ricardo Osorio a participé à la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud. Santana et Jonathan Orozco (Mexique), Osvaldo Martinez (Paraguay), Neri Cardozo (Argentine) et Walter Ayovi (Équateur) ont tous déjà porté le maillot de leur équipe nationale respective. Absents ce mercredi soir, le capitaine Luis Perez et Aldo De Nigris sont d’autres vedettes au Mexique.








La masse salariale du club est sans commune mesure avec celle de Salt Lake, limitée par le plafond salarial de la Major League Soccer. Malgré tout, le club basé dans l’Utah a su construire une équipe compétitive. Sa vedette est l’attaquant du Costa Rica Alvaro Saborio, qui a le statut de joueur désigné (seule une partie de ses émoluments est prise en compte dans le calcul du plafond salarial). L’autre nom qui nous est familier est celui de Will Johnson, milieu de terrain international canadien. Quant à Andy Williams, il compte près de 100 sélections pour la Jamaïque. Jean Alexandre (Haïti), Arturo Alvarez (Salvador) ainsi que les Américains Chris Wingert, Nick Rimando, Nat Borchers et Kyle Beckerman ont effectué quelques piges dans leur équipe nationale. Avec le Colombien Olave ainsi que quelques Argentins, l’équipe a une forte coloration latino-américaine.








Cela constitue un effectif aux élans offensifs mais aussi solide derrière : en 2010, Salt Lake possédait tant la meilleure attaque que la meilleure défense de MLS. En Ligue des champions, l’équipe était toujours aussi prolifique devant le but mais son arrière-garde a davantage souffert au niveau international, ce qui ne l’a pas empêché d’effectuer un parcours remarquable. Premier du groupe A devant Cruz Azul (finaliste en 2009 et 2010), Salt Lake a sorti Columbus en quart de finale avant d’écarter Saprissa, l’ancien club de Saborio, en demi-finale. Les États-Unis ont ainsi remporté cette année la lutte honorifique contre le Costa Rica et le Honduras qui revendiquent également le titre officieux de deuxième meilleur pays du continent dans les compétitions de clubs.








Le Mexique reste indélogeable de la première place. D’ailleurs, depuis l’instauration de la formule actuelle de la compétition en 2008, aucun de ses représentants n’a encore été éliminé par une formation étrangère. Salt Lake a eu le mérite de prouver qu’il pouvait faire trembler Monterrey, mais il faudra encore patienter avant de voir les Mexicains chuter de leur piédestal.
















Matthias Van Halst, Impact Média