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Des Pyrénées au Stade Saputo

Il faut dire qu’à 70 kilomètres franc sud de Vic, sa ville natale, on retrouve Barcelone. Et qui dit Barcelone, dit Barça, club dont la réputation n’est plus à faire.








« Petit, je jouais au foot, raconte-t-il. Personne n’y échappait. C’était le sport le plus pratiqué. »








On croirait cependant à tort que c’est le ballon rond qui l’a mené de la Catalogne au Québec.




«C’est plutôt le ski et, plus particulièrement, le ski alpinisme», précise-t-il.








Sur le site Internet de la Fédération française de la montagne et de l’escalade, on apprend que le ski alpinisme est une discipline sportive qui consiste à parcourir des itinéraires en montagne en une ou plusieurs montées et descentes, à l’aide de skis équipés d’une fixation mobile à la montée et bloquée à la descente.
















Au Québec, on entend plus souvent l’expression «ski de haute montagne» pour décrire cette discipline sportive.








Toujours est-il que Gil Orriols Jansana a trouvé chaussure à son pied dans le ski alpinisme puisqu’il a pris le quatrième rang du championnat d’Europe espoirs en l’an 2000. Il s’y est aussi fait de nombreux amis dont des Québécois à qui il rendait visite à la fin de 2005, quand il a lancé une ligne du côté d’un certain club de soccer.








« Je me suis présenté aux bureaux de l’Impact, alors situés sur le boulevard Langelier (Saint-Léonard), pour leur faire part de mon parcours professionnel, raconte-t-il. J’étais intéressé à rester au Québec et je voulais savoir s’il pouvait y avoir un poste pour moi au sein de l’équipe technique.»








En janvier 2006, même s’il n’y avait pas beaucoup de joueurs dans les parages, quelques séances d’entraînement ont été arrangées. Nick De Santis, qui était alors entraîneur-chef de l’équipe, a été suffisamment impressionné pour demander à Gil de rester.








UNE BELLE PRISE




Une belle prise que ce détenteur d’une maîtrise en sciences du Sport et de l’Éducation physique, avec spécialisation en soccer haute performance, de l’université de Barcelone, ainsi qu’une maîtrise en sports collectifs de l’Institut Nacional d’Educacio Fisica de Catalunya-Byomedic.








De 1998 à 2001, Orriols Jansana a été préparateur physique des équipes juvéniles de l’école de soccer du comté d’Osona dont la capitale est Vic. Il a ensuite été l’entraîneur personnel de divers spécialistes de ski alpinisme de haut calibre tout en occupant le poste d’entraîneur physique de l’équipe réserve du FC Barcelone. C’est dans cette fonction qu’il a côtoyé des jeunes très prometteurs qui évoluent présentement dans des championnats européens de première division.








À tout seigneur, tout honneur… À cette époque, Orriols Jansana a soigné la préparation physique de Lionel Messi, qui est devenu le meilleur joueur au monde sous le maillot du Barça. Parmi ses autres protégés qui ont bien réussi, on retrouve Joan Verdu et Sergio Garcia (RCD Espanyol de Barcelone), Daniel Fernandez Artola (Feyenoord), Oleguer Presas i Renom (Ajax) ainsi que Urko Rafael Pardo, gardien de l’Olympiakos.








C’est après avoir vécu ces diverses expériences qu’il s’est amené à Montréal la première fois et qu’il a fait des contacts marquants.








«Je suis resté avec l’Impact jusqu’en juillet 2006 alors que j’ai reçu une offre de mon ancien directeur à Barcelone, qui était rendu au Qatar, raconte Orriols Jansana. C’était une offre très intéressante à plusieurs niveaux et, particulièrement, au niveau professionnel. Là-bas, les éducateurs venaient de tous les pays du monde et apportaient donc des visions et des approches différentes du sport et du soccer. Je pouvais d’autant moins refuser qu’à l’époque, les contrats avec l’Impact étaient d’une durée de huit mois.»
















Le Catalan s’est alors exilé pendant un peu plus de trois ans dans le petit émirat de la péninsule d’Arabie. Son port d’attache était Doha où est située la réputée Académie ASPIRE pour l’excellence dans le sport. Arrivé en août 2006, il y est resté jusqu’en novembre 2009.








«Ce fut une expérience très satisfaisante, dit-il. Mais la chaleur, la vie en-dehors de l’académie, tout ça commençait à me peser. Le moment était donc très propice quand Nick De Santis m’a contacté en mai 2009. Je suis venu le rencontrer à Montréal pendant mes vacances d’été. Nous nous sommes entendus et j’ai décidé de revenir avec le club. »








CHOIX DE VIE




La décision a été facile à prendre même si le passage de l’Impact en MLS n’était pas encore officialisé.








« C’était un peu risqué, mais c’était aussi un choix de vie, explique-t-il. Je voulais venir vivre en Amérique du Nord. Tout le monde n’est pas prêt à plonger dans un autre monde, mais ma personnalité se prête à des changements radicaux.»








« Et la MLS va être un beau défi, mais je crois que la transition vers un palier supérieur de compétition est autant sinon plus enrichissante. Comment un club va-t-il s’y prendre pour changer, pour s’adapter, pour améliorer les choses afin de réussir son entrée dans un niveau supérieur? C’est une expérience qu’on peut vivre rarement et qui est très motivante.»








S’il n’en tient qu’à lui, Gil Orriols Jansana est à Montréal pour y rester mais est parfaitement conscient qu’il fait partie d’une équipe technique dont les résultats sont analysés et jugés.








« Je suis bien au Québec parce que les gens sont fiers de leur identité, de leur culture, comme nous le sommes en Catalogne, dit-il. Pour moi, c’est une richesse. Néanmoins, on ne peut être sûr de rien sur le plan professionnel. Peut-être qu’un jour les résultats de notre équipe technique seront jugés insatisfaisants et que nous serons remplacés. C’est la nature du sport professionnel. Cependant, je suis heureux de constater que la stabilité est importante pour les dirigeants de l’Impact, comme ce l’est pour les grands clubs qui connaissent le plus de succès.»








Martin Smith, Impact Média