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Une préparation physique qui éveille la forme mentale

Quatre semaines d’entraînement, une semaine de repos, puis quatre nouvelles semaines de travail avant le premier match de championnat à Tampa Bay, le 9 avril : voilà comment l’Impact prépare sa saison 2011.








La reprise des entraînements a eu lieu début février, mais cela ne veut pas dire que les joueurs étaient inactifs depuis la fin de la saison 2010 en octobre.








« Après la saison dernière, les joueurs ont eu entre trois et quatre semaines de vacances complètes. Ensuite, ils ont dû suivre un programme à la maison. C’est du travail de base, mais ça permet de les retrouver dans une condition physique acceptable afin de commencer la préparation. Tous nos joueurs sont responsables et sont arrivés dans un état raisonnable. Sinon, certains auraient dû suivre des séances individuelles plus poussées. Il est important que l’état de forme du groupe soit homogène. »








Le programme a aussi été complètement revu par rapport aux saisons précédentes.








« Normalement, une préparation dure six semaines, mais nous devons composer avec la longueur entre deux saisons, plus importante qu’ailleurs. Dès lors, la date de la reprise est fixée par les contrats des joueurs. Pour le reste, nous avons envisagé plusieurs possibilités au sein du personnel technique. Nous avons conclu que s’entraîner 10 semaines avec un objectif lointain, comme par le passé, n’était pas l’idéal psychologiquement. »








Voilà donc la recette de l’Impact pour être en forme physique et mentale en 2011 : « Deux blocs de quatre semaines, avec deux objectifs différents. Le premier bloc s’est conclu par le stage en Arizona et des rencontres face à des équipes de MLS. Le second se terminera par notre premier match officiel de la saison. Entre les deux, les joueurs ont eu une semaine pour récupérer et passer du temps avec leur famille, même s’ils avaient aussi un peu de travail individuel. La semaine avant le stage a été très intensive. Les 20 premiers jours du deuxième bloc le sont aussi. »
















Ce qui peut expliquer qu’à deux semaines du premier match, certains joueurs soient fatigués. Mais c’est ainsi qu’ils auront ensuite assez de carburant pour tenir jusqu’en octobre. D’autant que, contrairement à d’autres championnats dans le monde, il n’y a pas en NASL de trêve de mi-saison qui permet de retravailler la condition physique.








À l’étranger, il n’est pas rare de voir des équipes courir dans les bois ou dans les dunes pour préparer leur saison. Avec notre climat rigoureux et un entraîneur-chef (Marc Dos Santos) qui accorde beaucoup d’importance au temps passé avec le ballon, Gil Orriols Jansana ne peut concocter un tel programme.








« Ce n’est pas un problème. Tout d’abord, parce que je suis parfaitement d’accord avec les idées de Marc. On essaye toujours de travailler dans le contexte le plus spécifique possible. Ensuite, parce que le travail plus éloigné de la réalité du ballon se fait de plus en plus sur le terrain ou en salle de musculation. À l’Impact, nous ne faisons rien dehors. On pourrait avoir des séances de ski de fond, mais elles ne serviraient pas à la préparation physique, mais plutôt à souder l’esprit de groupe. »








Si la rencontre du 9 avril à Tampa Bay est dans toutes les têtes, la date du 27 avril est aussi encerclée en rouge : la visite de Vancouver au stade Saputo est la première étape sur le chemin menant à la Ligue des champions de la CONCACAF. Il s’agit évidemment d’un objectif pour le club, qui garde de merveilleux souvenirs de la campagne 2008-2009. Mais c’est un premier obstacle coriace, d’autant que l’adversaire a repris la compétition depuis le 19 mars.








« C’est difficile de compenser ces trois semaines de compétition de plus dans les jambes. De notre côté, nous devrons essayer de mettre l’équipe dans les meilleures conditions pour qu’elle soit la plus compétitive possible. Ça devra se faire sur une courte période, mais c’est le calendrier et nous n’avons pas le choix. »








Que l’adversaire s’appelle Vancouver, Atlanta ou Edmonton, les joueurs doivent être en forme pour chaque match. Quelles sont les instructions qu’ils ont à l’approche d’une rencontre ?
















« C’est très routinier. La veille des matchs, il y a un entraînement avec des rappels de consignes tactiques liées au match. La charge de travail est légère pour que les joueurs soient frais le lendemain. Ensuite, il y a beaucoup de repos. Et il faut bien se nourrir, mais ça c’est important toute la semaine. »








D’ailleurs, les kilos en trop sont surveillés de près. « Nous avons toujours une balance sous la main. Dans certains cas particuliers, on pèse un joueur tous les trois ou quatre jours. Mais en général, c’est toutes les deux ou trois semaines. Chaque personne a un poids idéal. Tout le monde est pesé en fin de saison et chacun à une limite à ne pas dépasser pour la reprise des entraînements. Nous ne contrôlons pas seulement le poids, mais aussi le taux de graisse tous les mois et demi. »








Si la balance est un outil plutôt habituel, l’Impact en a ajouté un autre moins commun à son arsenal : un GPS. « Plusieurs systèmes informatiques d’analyse vidéo existent, mais ils sont très onéreux et l’Impact n’a pas le budget pour se les offrir. Au Qatar, j’ai travaillé avec des GPS et j’en ai vu l’intérêt. Il nous permet d’effectuer le suivi des zones d’action du joueur, la vitesse à laquelle il se déplace, la distance qu’il parcourt à chaque intensité, etc. Cependant, avec un GPS, on ne peut analyser les données que d’un joueur à la fois. »








Le personnel technique en tire beaucoup de renseignements. « Un milieu de terrain de l’Impact parcourt environ 10 km en 90 minutes. Mais il ne faut pas juste regarder ça : il faut voir la proportion courue vite ou marchée, s’il est constant ou moins productif en deuxième mi-temps, etc. Sans oublier de tenir compte du niveau tactique du match : il faut toujours avoir l’ensemble des données en tête pour procéder à une évaluation juste. »








Le soccer est un sport simple, avec un objectif facile à comprendre : marquer un but de plus que l’adversaire. Y parvenir, en revanche, est autrement plus complexe et de nombreux éléments entre en ligne de compte. Une préparation physique adéquate et des outils d’analyse précis sont autant d’atouts supplémentaires dans les cartes des entraîneurs pour aider l’Impact à cumuler les victoires, semaine après semaine.








Matthias Van Halst, Impact Média