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Intérêt pour le duel historique Vancouver-Toronto

Un intérêt décuplé par la présence comme adversaire lors de ce match historique du Toronto FC, seul autre club canadien à évoluer actuellement dans le championnat nord-américain de première division.



Cet intérêt très marqué s’explique aussi par le fait qu’à moins d’habiter sur la planète Mars, plus aucun Québécois n’ignore que l’Impact suivra les traces des Whitecaps dans un an et deviendra alors la 19e concession de la MLS et le troisième club canadien à évoluer dans la ligue qui se situe au sommet de la pyramide du soccer en Amérique du Nord.



Par conséquent, tous les éléments sont réunis pour que les membres de l’Impact se sentent interpellés par l’affrontement entre les Reds et les Caps qu’ils soient propriétaire, vice-président exécutif, directeur des opérations soccer, entraîneur adjoint ou joueur.



Le président Joey Saputo est excité à l’idée de regarder ce match.



« Je vais détecter les différences entre comment les Whitecaps faisaient les choses auparavant lorsqu’ils étaient en seconde division et comment ils vont s’y prendre pour créer la meilleure première impression auprès de leurs fans maintenant qu’ils se retrouvent dans une nouvelle ligue et dans un nouveau stade.»



Décortiquer le « show » dans un sens esthétique est une chose, mais d’autres questions plus pratiques surgiront quand Joey Saputo regardera le match.



« Comme il faudra faire mieux l’an prochain que ce qui aura été fait dans le passé, je vais porter attention à plein de détails, explique-t-il. Comment les Whitecaps vont-ils continuer à intéresser leurs nouveaux fans, ces 15 000 détenteurs d’abonnements de saison, et les inciter à revenir? Comment donneront-ils une bonne visibilité à leurs partenaires commerciaux? »



En tant que président de l’Impact et visionnaire attitré, Joey Saputo cherchera à comprendre comment les Whitecaps vivent leur transition entre les championnats de seconde et de première division.



« Ce qui me fera pencher un petit peu plus vers le camp de Vancouver, c’est qu’ils vivent la situation que nous vivrons avec un an de délai et que ce serait encourageant de voir les Whitecaps réussir une belle transition en commençant sur une bonne note devant leurs partisans. C’est aussi parce que je crois qu’après tous les efforts consentis et tout l’argent investi, Greg Kerfoot, l’homme qui a tant fait pour le soccer à Vancouver, mérite que ça se passe bien. »



Pour sa part, le vice-président exécutif Richard Legendre s’attardera particulièrement à tout ce qui composera le menu de ce match inaugural historique.



« Comment les Whitecaps feront-ils vivre le caractère particulier de ce match dans la présentation de la rencontre? On suit beaucoup ce que les autres clubs font au niveau marketing alors là, on veut voir comment ça transpirera samedi au stade Empire, explique Richard Legendre. On est déjà au courant du buzz qu’ils ont réussi à créer en ville et on veut vérifier à quel point ça se transposera dans le stade. »



Une fois le match commencé, dans quel camp le vice-président exécutif de l’Impact se retrouvera-t-il?



« Les Whitecaps sont le new kid on the block de 2011 comme nous le serons en 2012, alors il y a une affinité naturelle entre nous et eux,» indique Richard Legendre.



Mais ne devrait-il pas plutôt encourager les Reds puisqu’une victoire torontoise empêcherait les Whitecaps, futurs adversaires de l’Impact en championnat canadien Nutrilite, de commencer à remplir leur réservoir de confiance avant leur premier match compétitif au stade Saputo, le 27 avril?



« Je souhaite le meilleur des succès aux deux clubs canadiens, car ils sont toujours prêts à nous aider, lance Richard Legendre.



Matt Jordan, gardien titulaire récemment retraité et nouvellement promu directeur des opérations soccer, regardera le match avec un œil attentif sur l’effectif des Whitecaps.



« On a regardé de près comment les Whitecaps et aussi les Timbers ont bâti leur effectif respectif en vue de leur saison d’expansion, raconte Jordan. On va maintenant voir si les objectifs qu’ils visaient en repêchant tel ou tel joueur en fonction du style de jeu qu’ils voulaient adopter se traduit bien sur le terrain.



«Personnellement, je n’accorderai pas une importance démesurée à ce match parce que c’est le premier de la saison, précise-t-il. Et qu’il y aura des ajustements à faire d’un côté comme de l’autre puisque les Whitecaps sont un club d’expansion et que Toronto a multiplié les changements pendant la saison morte. Je vais trouver plus intéressant de voir jouer les deux clubs plus tard dans la saison quand l’enjeu sera vraisemblablement bien plus important.»



Le capitaine montréalais Nevio Pizzolitto sera lui aussi un spectateur très intéressé.



« Comme on affrontera les Whitecaps en championnat canadien, on a hâte de voir ce qu’ils ont en attaque, en défense, comment ils s’organisent sur le terrain», explique-t-il. C’est une toute nouvelle équipe qu’on veut étudier le plus tôt possible. Particulièrement, les attaquants dans mon cas. Mais je vais aussi analyser les situations de jeu arrêté et les jeux pièges qui font »



L’amateur de soccer en Pizzolitto prendra parfois le dessus sur le général de la défense de l’Impact.



« C’est un moment qu’on attend depuis longtemps. Voir le soccer grandir au Canada par l’addition d’une concession de la MLS en 2011 et par notre arrivée en 2012 sera mémorable, souligne-t-il. Ce match est donc un moment très spécial dans cette progression. J’espère que je serai capable de vivre une occasion comme celle-là, l’an prochain. »



C’est aussi le souhait de son ami et ex-coéquipier Mauro Biello, devenu entraîneur-adjoint, qui cherchera d’abord à remplir son mandat d’éclaireur en vue de la série de championnat canadien entre les deux clubs.



« C’est mon travail de regarder les matchs de nos futurs adversaires et de préparer les rapports, alors je vais prendre beaucoup de notes sur leur organisation tactique en défense et à l’attaque, quel genre de pression ils exercent, s’ils jouent en zone ou en marquage, ainsi de suite, explique Biello.



Afin d’apporter des points de vue différents lors d’une réunion subséquente, les membres du personnel technique ne regarderont pas le match ensemble. Il est aussi certain qu’ils ne vivront pas des émotions d’une intensité égale.



« Moi, j’avoue que je suis très fier et très content de voir que le soccer professionnel canadien arrive finalement au plus haut niveau, conclut Mauro Biello. Je suis heureux pour Toronto et pour Vancouver, mais je le serai encore plus quand ce sera le tour de Montréal en 2012. »



Martin Smith, Impact Média



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